1.4.06

33 ans et toujours pas président

Vaste tâche que de rendre compte d'une soirée aussi dense que celle qui a eu lieu le 31 mars 2006 au 259 rue des Alpages... Un adorable présidentiable, idôlatré par tout un chacun, y fêtait ses 33 ans fraîchement acquis.

Nous ne nous étendrons pas sur le début de la soirée, qui aura forcément ravi des foules entières, mais à laquelle votre reporter n'aura pas participé : alors que de jeunes révolutionnaires incultes défilent dans la rue contre le CPE, lui bossait. Et même pas pour conserver son CDI ! Bref, sur le début de la soirée, nous ne saurons rien. Une seule image a filtré, qui nous ferait presque regretter de ne pas voir été là :

Tant pis. Toujours est-il qu'après les embrassades de rigueur, un squat s'organisa rapidement sur le balcon. L'attaque du Serrano et des tomates séchées fut aussi foudroyante qu'efficace. Quelques verres de champagne plus tard, la cuisine échauffée par un chanteur échevelé (l'adorateur de Flambies déjà mentionné) s'essaya à chercher les titres les plus stupides : alors que les Béruriers Noirs pointaient leur nez, c'est l'Internationale qui, comme à chaque soirée, reçut le plus de suffrages et fit s'envoler le nombre de décibels, confirmant par là-même les immondes graffitis anti-villepiniens ayant déjà investis l'ascenseur, sous l'impulsion décisive d'un parisien libertaire en forme ce soir-là (2-3 barricades, des manifs à tout va et notre anar préféré -après Léo- se sent revigoré).
Cependant, le clou du spectacle est tout de même que notre joyeuse bande de gauchistes (pléonasme) se mette à hurler à tue-tête Eili Eilo Eila.

Les voisins n'ont toujours pas compris ce qui pouvait justifier un tel medley, et on les comprend, pour ne pas dire qu'on les plaint.

Le tournant suivant a été opéré par le second reporter Pollux, qui se met en tête de réaliser un étonnant sondage, ou plus exactement de recueillir le mot de chacun : voir la fucking VIDEO.
Little Buddha, à travers la question existentielle ("Pourquoi ?") projetait déjà la mise en place d'un réseau parallèle de psychologues. Watoo, emballé par l'idée mais toujours aussi veinal, lui suggéra de concevoir un système de rétrocommissions sur les patients envoyés aux psychologues. "Il ne faut pas le voir comme quelque chose de veinal, mais plutôt comme... un programme de parrainage", se défendit-il, alors que le Buddha du Havre s'interrogeait sur le côté éthique de la chose.

En parallèle de cette discussion économique, les effusions des uns et des autres ne tardaient pas à se manifester :

Imperturbés, Little Buddha et Watoo fomentaient la prochaine révolution artistique, laquelle se reposerait pour partie sur de l'idea droping et pour partie sur une concrétisation du séculaire projet boudhiste de photographier les numéros des plaques des immeubles parisiens (les numéros seulement, bien sûr, le reste ayant déjà été fait). Wat' remarqua que ce dessein ressemblait quelque peu à l'admirable abnégation d'un space invaders et de son reality game, mais que l'idée était à creuser. Les deux cerveaux névrotiques entrèrent alors en ébullition et justement, un petit idea droping s'impose : Ce serait totalement incohérent, dans un film de cul, qu'un type qui vient de gratifier une nana d'une faciale lui offre ensuite un kleenex : le plaisir est d'ordre psychologique, il est dans la souillure et non pas dans l'acte physique de l'éjaculation. Le jaune colle mieux à Mitterand que le vert n'irait à Villepin : il faudrait d'ailleurs qu'un sociologue ait un jour le courage de le démontrer à travers une thèse sur Mitterand et la fluorescence. Au fond c'est quoi la "Funk" ? Le monde est séparé en deux : ceux qui se branlent sous la douche, et ceux qui chantent sous la douche. Mais cette dualité essentielle est terrible : reste-t-il encore un espace de liberté ? une troisième voie possible ou à imaginer ? Comment on doit danser la techno ? Comme un oiseau, tu bas des ailes. Et si le rythme ralentit, tu fais du taï-shi, ça le fait bien. Pour un bon anthropologue, une soirée où les filles dansent c'est le meilleur moyen de distinguer les clitoridiennes des vaginales. Le truc chiant c'est qu'en fonction de la musique on dirait qu'elles changent de mode de fonctionnement sexuel. Oui, enfin pas Amélie, pour laquelle il n'y a aucun doute. Quand on est présidentiable on n'a pas le droit de gerber : on prend juste le temps de faire pipi. [vidéo] C'est à ce moment-là qu'il faut pas que tu te demandes combien ton parquet t'a coûté. Le non-sens entre hommes ? Le football. Mais en fin de compte, qu'est-ce qui fait vendre des kleenex ? J'ai jamais travaillé dans le bâtiment ; je peux pas danser là-dessus.
Buddha, qui bien que sage est aussi un physicien de renom, aura le mot de la fin, avec un magnifique "Djûl est une unité d'énergie"... Difficile à battre.

Les derniers résistants, parmi lesquels vos dévoués reporters, se sont ensuite dissous sur le coup des 5 heures, l'oeil torve (comme d'hab) mais le coeur réjoui. Sur le voyage du retour, Wat et Poll, remontés jusqu'au bout, en auront profité pour sonner comme des sourds à l'interphone du
chanteur se faisant passer pour un médecin (lui étant couché depuis 3 heures).

Post-scriptum : Celui-ci essayera de se venger vers 10 heures du matin en nous réveillant par téléphone. En vain.