4.5.06

Fais péter le Swicki !

Watoo est en vacances, donc Watoo s'amuse...
A moins d'être aveugle, vous avez dû constater l'apparition d'un objet étrange dans la colonne de droite. Pour le dire avec la classe, il faut que je précise qu'il s'agit d'un "social search sharing engine" (oui, comme tout concept marketing, ça le fait toujours mieux en anglais qu'en français :)

Les afficionados du Net auront remarqué que -puisque c'est la mode actuellement- j'essaye moi aussi dans mon petit coin de participer au passage au fameux Web 2.0 (voilà encore un concept marketing bien débile). En gros, on décentre, et on fait dans le "social" : social networking, social search, social bookmarking...
Petit retour en arrière pour ceux qui ont raté le début :

  • Il y a très longtemps, les entreprises étaient centrées sur leurs produits.
  • Il y a longtemps, elles se sont centrées sur leur client (c'était déjà pas mal et ça a permis à Don Pepper -entre autres- de se faire les couilles en or en vendant ses bouquins).
  • Il y a quelques temps, à la belle époque de la nouvelle économie, les entreprises se sont proposées de tirer vraiment le meilleur des goûts de leur client, évidemment toujours pour augmenter la valeur du panier moyen, et pour inciter les autres à acheter aussi. Rappelez-vous Amazon inventant le "Paulo, qui a acheté la même daube que toi a aussi acheté celle-là..." (le pire est en plus que ça marche ! Combien de fois ne me suis-je pas laisser piéger à remplir mon caddie alors que je ne voulais qu'un petit CD au départ... Quel con ce Paulo !). E-Bay en a rajouté une couche, dans le style je donne la parole au premier blaireau venu et lui donne le pouvoir suprême d'attribuer des notes à tout un chacun (logique pas si éloignée de la délation, en fait, mais c'est tout bon, les gens adorent ce rôle de petit chef et au final ça fait tourner le commerce).
  • Maintenant, on voudrait nous faire penser que la période Netéconomie (1998-2001) est révolue, que ceux qui ont brûlé du cash à tout va ne referaient plus les mêmes erreurs, que nous avons tous mûri et que cela ne tournerait plus la tête à personne que de faire une première petite levée de 40M€ et que l'on en crachera cette fois très rapidement 200 (bref, ce qu'on disait à l'époque, justement !), et que tout ça sera la faute au fait que non seulement on a mis le client au milieu de l'organisation, mais en plus ce client n'est plus tout seul, il n'est plus seulement Roi mais devient Empereur puisqu'il participe d'une communauté qui contribue, de par une interaction systémique sans précédent, à créer de la valeur en enrichissant lui-même le contenu (wikis, swickis...) ou l'offre produit (indice : même Amazon permet de vendre ses daubes d'occase). Tout ceci est fort intéressant : le capitalisme, s'affublant des atours d'une idéologie démocratico-mondialiste (je donne la parole à tous, et tiens compte des choix de tous), décuple sa pénétration de toutes les sphères auparavant exclues de la sphère marchande (exemple criant : les sites perso relayent les pubs de Google... Ceci n'est pas nouveau : se rappeler que dès 1996, ces mêmes types de sites relayaient (et relayent encore) les programmes d'affiliation des uns et des autres, mais surtout d'Amazon).


Au-delà de cet enième avertissement sur la dissolution de toutes les sphères dans la sphère marchande (relire vos classiques de sociologie contemporaine, ce discours n'est pas nouveau !), que retenir de tout cela ? Que ça marche... et qu'en plus c'est tout de même bien sympa ! L'exemple que j'ai choisi d'utiliser moi est le Swicki. Ce nom aussi bizarre que Blog (là aussi, bon marketing) est en fait un jeu de mots d'initiés renvoyant à et s'appuyant sur la popularité des Wikis, ces sites de contribution démocratique à l'érection, notamment, d'une encyclopédie typiquement babylonienne (voir : wikipedia, version décentralisée -et donc sujette à caution- d'Universalis où quand l'idéologie open source déteint sur la communauté des non-techniciens)

L'idée d'un Swicki est conne (mais séduisante) : permettre à une communauté d'utilisateurs (exemple stupide : les lecteurs de Watnawak) de faire des recherches plus fructueuses, compte tenu de leurs centres d'intérêts spécifiques mais relativement commune (votre point commun à tous est de venir ici lire mes conneries), que s'ils utilisaient un moteur généraliste... en particulier Google !
Comment que ça marche ?
1° j'ai tapé moi-même quelques mots clés bien stupides (partant du principe que de toute façon vous ne joueriez pas longtemps avec ce Swicki) et ceux-ci évolueront au fur et à mesure que vous effectuerez de nouvelles recherches. De ceci, ainsi que de l'indexation des articles de Watnawak, est tiré une liste de suggestions de thèmes ou mots-clés utilisés par vos pairs, ce qui en terme marketing est élégamment appelé un "buzz cloud" (c'est la liste de mots visuellement hiérarchisés se trouvant dans la zone stupidement intitulée "Hot Searches")
2° parce qu'on est des petits malins, on (je !) indique un certain nombre d'urls de sites nous paraissant pertinents compte tenu de nos centres d'intérêt. Exemple : pour rechercher de futurs sujets d'article de nawakerie, je m'informe parfois sur Boing Boing, Wired ou Gizmodo (eh oui ! comme tout le monde). J'ai donc indiqué au Swickos de luxe qu'il valait mieux déjà commencer à chercher sur ces sites que sur la terre entière. L'idée étant que je me fous d'obtenir les résultats d'un portail d'information financière indien si je fais une recherche sur "portenawak" (je vous rassure, la puissance de Google l'empêche justement par défaut de sortir un site indien. On n'est quand même plus au temps d'Alta Vista !).
3° il sera prochainement possible de tirer des revenus de ces recherches (principe des liens sponsorisés : un con clique (l'internaute stupide), un autre raque (l'annonceur avide), un autre empoche (le techno provider)) mais là, ne comptez par sur moi pour activer cette connerie ! Et si jamais je le faisais (après tout, Luccio fait bien du biz avec son blog), je compterais sur vous pour m'indiquer gentiment que je suis en train de me perdre...

Après ces longues explications à vocation pédagogique, je ne saurais que vous encourager d'utiliser le Swikillllblick. C'est assez fun, compte tenu notamment de la liste de sites nawak (mais pas tous, héhé) que j'ai indiqué au bestiau...

J'entretiens donc au final la dérive mercantile du monde, par le biais favori des technophiles : le jeu.

1 Comments:

Blogger Wat' said...

I repeat that your french comments limit the interest of the stuff...
eheh

3:37 PM  

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